« Le syndrome K
était indiqué sur le dossier du patient pour indiquer que la personne malade
n'était pas malade du tout, mais juive. Nous avons créé ces documents pour les
Juifs comme s'ils étaient des patients ordinaires, et au moment où nous devions
dire de quelle maladie ils souffraient ? C'était le syndrome K, qui
signifiait J'admets un Juif, comme s'il ou elle était malade, mais ils étaient
tous en bonne santé », d’Adriano Ossicini, en 2016.
Une histoire raconte qu’en 1943 Giovanni Borromeo découvre
le syndrôme K, une maladie qui fait des ravages dans la capitale italienne… En
1934, il avait été nommé directeur de l’Ospedale Fatebenefratelli sur l'île
Tibérine en plein centre-ville de Rome. Il décide donc de confiner tous les
malades de la « maladie de K » dans son hôpital, par précaution, évitant
d’autres contaminations. Seulement voilà, le syndrome K n’a jamais existé. Ce
faux virus a été inventé de toutes pièces (par ce médecin sans doute).
Quant aux personnes malades, il s’agissait de juifs que Giovanni Borromeo
voulait mettre à l’abri des Nazis, en train de s'emparer de la ville. Et ça a
marché ! il aurait sauvé la vie de plus d'une centaine juifs romains en inventant
cette maladie.
Ce médecin italien a reçu, en 2004 par le Yad Vashem, Mémorial vivant du peuple juif en souvenir de la Shoah, le
titre de « Juste parmi les Nations », honorant des
personnes qui, n’étant pas de confession juive, ont sauvé des Juifs pendant la
guerre, souvent au risque de leur vie.
L'analyse des documents et autres preuves de l’époque, sans
nier l'action de Borromée vers la famille de son professeur, Marco Almajà, modèrent plus légèrement
l'histoire, avec quelques divergences sensibles en ce qui concerne les dates,
le nombre de personnes et le cours des événements. Des différences avec le
livre du fils de Borromeo écrit sur son père, en 2007.
Ce qui est certain et « Yad Vashem » le reconnait, il a bien sauvé 5 membres de la
famille d’un célèbre Professeur de physiopathologie à l'Université de Rome,
Marco Almajà, (ou Almagià), dont Borromeo
avait été un étudiant puis l’assistant.
Parmi le personnel médical, il y avait 2 jeunes médecins en
situation précaire, Vittorio Emanuele Sacerdoti et Adriano Ossicini: ce sont
eux qui ont laissé les seuls souvenirs connus de la vie à l'hôpital pendant la
guerre. Sacerdoti était juif et le neveu du professeur Almagià, (donc aussi le
professeur de Borromeo). Ossicini était un antifasciste catholique qui avait
échappé à la prison à plusieurs reprises.
En 1998, Sacerdoti a accordé une longue interview à la Shoah
Foundation et en 2005 Ossicini a écrit un mémoire intitulé Un'isola sul Tevere (une
île sur le Tibre).
À travers leurs souvenirs, nous apprenons qu'après
l'armistice du 8 septembre 1943, pendant l'occupation nazie de Rome, les
Fatebenefratelli sont devenus un creuset de fugitifs, de carabiniers, de
policiers coloniaux, de déserteurs, de résistants, d'antifascistes etc…
Tout cela a donné naissance à ce petit film sur Arte du 12 septembre 2019.
cliquez sur la flèche,
pensez à adapter le niveau sonore.
Je viens de visionner la video appelé K et je me sens très touchée par ce document filmé. Belle transmission qui fait choc !
RépondreSupprimerK nom d’un virus, subtile invention de l’auteur qui nous rappelle la présence des nazis à Rome, durant la seconde guerre mondiale et la réaction magnifique d’un médecin qui sauva ainsi des Juifs romains… Fait historique qui m’était inconnu.
Marie et moi ignorions tout de cet acte de résistance aux nazis et du stratagème
RépondreSupprimermis en œuvre par le docteur Borromeo et son équipe. Quel courage face à la barbarie !