samedi 4 juin 2022

Sicile'22-J7 — Le jardin botanique de Palerme

Après ces denses journées, notre matinée est consacrée à la visite du jardin botanique de Palerme. Nous sommes ici, au cœur de Palerme, c’est le calme … et on y trouve une très relative fraîcheur.


Ce jardin dont le bâtiment d’entrée a été conçu par l’architecte français Dufourny est un véritable conservatoire de plantes du monde entier. Sa création remonte aux années 1790.




Quelques spécimens remarquables au détour de notre déambulation






D'emblée, une magnifique allée de kapokiers nous accueille et provoque notre étonnement.



Introduit du Brésil vers 1896, cet arbre peut parfois dépasser 10 mètres de hauteur. Il contient un fruit qui, une fois ouvert, libère une peluche douce : la fleur de kapok utilisée encore aujourd’hui pour la confection de duvets et matelas. Le kapokier peut supporter de longues périodes de sécheresse et utilise l'eau accumulée dans son tronc gonflé. 

 


 



Les papyrus nous évoquent l’écriture, le livre, les pyramides, les Egyptiens, les fleuves sacrés du Nil, du Tigre et de l’Euphrate.




Des cactées

 




Les critiques littéraires sont les cactus qui vivent de leurs piquants 

parmi les vautours qui vivent de leurs plumes.
"


Jean-Pierre Jeunet / Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.





 







Et le clou de ce jardin : le ficus macrophylla aux racines caractéristiques qui nous font penser à la statue du Laocoon.  











Merci à Michel GIRAULT pour l'aide qu'il nous a fournie durant ce séjour et pour le contenu cette page (texte et photos).

Vous pouvez voir un dernier souvenir de cette visite au jardin botanique de Palerme, puisque Jean-François BRADU a pris plusieurs clichés de notre groupe avec pour décor majestueux ce ficus macrophylla, sous un angle différent.




L'après-midi et le lendemain furent libres 
jusqu'à notre retour à l'aéroport de Palerme.



mardi 31 mai 2022

Sicile'22-J6 — La chapelle Palatine et la cathédrale de Monreale !

Mercredi 18 mai, nous nous éveillons dans notre nouvel l'hôtel sis dans la station balnéaire de Mondello. Aujourd’hui, nous allons rencontrer l'apogée de l'art de la mosaïque byzantine en Sicile

Nous commençons par le cœur historique de Palerme : le palais des Normands, nous traversons une superbe cour intérieure dotée de galeries sur trois étages, qui nous permet d'accéder à la chapelle Palatine


Elle fut l'œuvre, entre 1132 et 1140, du premier roi normand Roger II. Elle est entièrement recouverte de mosaïques dorées et scintillantes. Son plafond nous surprend et nous sidère. Des artisans arabes et grecs furent mis à contribution.


Nous parcourons la courte distance qui nous permet de contempler, de l'extérieur, la cathédrale de Palerme


Sur une colonne située à gauche de l'entrée, Nadine nous fait remarquer un verset du coran qui date de l'époque où cette église était une mosquée.

À l'intérieur, dans la chapelle Sainte Rosalie, patron de la ville, scintille un magnifique autel en argent (ci-dessous à gauche). Nous regardons aussi un observatoire solaire (droite), destiné à normaliser la mesure du temps et le calendrier.


Retour à notre hôtel pour le déjeuner.

Notre après-midi sera consacrée à la cathédrale de Monreale, située à une quinzaine de kilomètres au Sud de la capitale sicilienne. Elle présente les mêmes caractéristiques que La Chapelle palatine : elle intègre les apports successifs des occupants. Nous pouvons le remarquer ci-dessous avec les tours massives de la façade exemples achevés de l'art normand.





Une fois le portail franchi, nous somme saisis par la splendeur du Duomo. Les trois nefs qui composent la forme basilicale, font converger nos regards vers l'abside où un Christ Pantocrator nous accueille. Il bénît la Vierge et l'Enfant, entourés d'anges, d'apôtres et de saints. 





À côté, une nouvelle représentation en mosaïque montre Guillaume II de Sicile, qui offre sa cathédrale à la Vierge.



Nous rejoignons notre car pour aller découvrir le théâtre des pupi siciliens de Palerme !


L'introduction de l'article de Wikipédia (en français, vous pouvez aussi le consulter, il est plus complet, en italien) est la suivante :

Le théâtre de marionnettes sicilien "Opera dei Pupi" est une forme théâtrale dont les protagonistes sont les chevaliers du Moyen Âge représentés par des marionnettes particulières, appelées Pupi. Les dialogues des marionnettistes s'inspiraient principalement de la poésie italienne de la Renaissance, de textes hagiographiques ou de l'histoire de brigands célèbres.

Originellement proclamé en 2001, l'Opera dei Pupi est inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'UNESCO.

Vous pouvez visualiser un court extrait du spectacle en suivant ce lien. Cela tangue un peu au début, mais c'est mieux après. Remarque : les marionnettes mesurent près de 90 cm.

En soirée, à notre hôtel, nous avons pu bénéficier d'un spectacle de chant et danses siciliennes.


Nous avons été enchanté par cette belle soirée. Vous pouvez consulter le site de l'association TERRAZZANI di Trabia qui donna ce spectacle.

Un exemple de danse et de chant de cette compagnie, sur une vidéo tournée en Tchéquie en 2018



lundi 23 mai 2022

Sicile'22-J5 — Cefalu et Bagheria, arrivée à Palerme

Ce mardi 17 mai, cinquième jour de notre séjour en Sicile occidentale, nous allons quitter notre hôtel de Sciacca pour aller nous établir à Palerme, la capitale de l'île. Nous en profiterons pour visiter la villa baroque de Palagonìa, à Bagheria, ville située à 13 km à l'est de Palerme. Puis nous irons à Cefalù, où nous visiterons la cathédrale

Sept heures du matin, c'est tôt et il a fallu faire les bagages. Nous montons dans notre autocar, le traditionnel comptage nous assure, il ne manque personne. Cap au nord ! Nous allons traverser la belle campagne sicilienne, puis les embouteillages palermitains.

Après plus de deux heures de route, nous arrivons à Bagheria. Dans ce qui était encore un village, les aristocrates firent construire au XVIIe s. de somptueuses villas. Nous examinerons la plus célèbresurnommée "la villa des monstres", celle de Palagonia

Vous pouvez lire ci-dessous l'introduction de l'article de Wikipédia à propos de cette édifice (il n'y a pas grand chose de plus à apprendre sur cette page, en français).


La Villa Palagonia est l'une des demeures les plus célèbres d'Italie. Située dans la ville de Bagheria, à 15 km de Palerme, en Sicile, la villa elle-même, édifiée à partir de 1705 sur les plans de l'architecte Tomasso Napoli, est l'un des tout premiers exemples du baroque sicilien. Toutefois, sa notoriété auprès du public lui vient principalement des statues de monstres à figure humaine qui ornent son jardin et lui valent le surnom de « Villa des Monstres » (Villa dei Mostri).

Cette collection unique au monde, créée à partir de 1749 par Francesco Ferdinando II Gravina, prince de Palagonia, a suscité la curiosité des voyageurs du Grand Tour aux xviiie et xixe siècles, qu'il s'agisse de l'Anglais Henry Swinburne, de l'Écossais Patrick Brydone, de Goethe, du comte de Borde, du dessinateur Jean-Pierre Houël ou d'Alexandre Dumas, avant de fasciner les surréalistes, parmi lesquels André Breton, des auteurs contemporains comme Giovanni Macchia et Dominique Fernandez ou le peintre Renato Guttuso.

 

Ceux qui parlent italien ne doivent pas manquer de lire cette page. Remarque : si un acorfiste pouvait la traduite, je me ferai un plaisir de compléter la version française.

 

Ensuite, en empruntant une agréable route de bord de mer, nous nous rendons à Cefalù (54 km à l'est, une heure de route). Cette belle et fréquentée station balnéaire est blottie sous un gigantesque rocher (La Rocca, 270 m. de haut).


Après une heure de shopping ou de terrasse de brasserie, nous déjeunons dans un restaurant de bord de mer, Al Porticciolo.



La puissante cathédrale arabo-normande est au menu de notre après-midi, elle figure au patrimoine mondial de l'UNESCO, comme les deux églises que nous verrons demain : Monreale et la chapelle Palatine, ainsi que d'autres bâtiments palermitains (voir par ici).


Le très beau vaisseau de ce Duomo est en pierres, il est doté d'un toit charpenté. Seule l'abside principale est ornées de mosaïques, l'ensemble de la cathédrale devait sans doute l'être, mais contrairement aux deux autres bâtiments dont il est question ci-dessous, elle ne fut pas terminée sur ce plan.


Il reste que le Christ Pantocrator est l'un des plus beau jamais réalisé, il figure le syncrétisme sicilien avec sa chevelure blonde, issue du monde normand, ses sourcils et sa barbe noirs, provenant de l'espace arabe, et son nez et sa bouche grecs ! Ces mosaïques d'expression byzantine ont été réalisées sur fond or.



L'expressivité du Christ bénissant la Vierge nous reste en mémoire lorsque nous quittons cette ville pour rejoindre notre car. En route pour Palerme et ses embouteillages, puisque nous devons traverser la capitale sicilienne pour arriver à  notre hôtel, situé à une dizaine de kilomètre au Nord de celle-ci.

Le Splendid hôtel la Torre est admirablement placé, à Mondello, belle marine surmontant l'entrée du port de Palerme.



jeudi 19 mai 2022

Sicile'22-J4 — Sélinonte et Agrigente

Il fait plus chaud que la veille, ce lundi 23 mai, au moment où nous prenons la route de Sélinonte. Nadine, au vu d'un cimetière, nous parle de la mort en Sicile. Le coût des tombes (somptueuses) et l'importance du terme de la vie, pour la famille sont évoqués.

  

Arrivés à Sélinonte, le plus grand parc archéologique d'Europe (400 ha), nous nous dirigeons vers l'acropole où sont situés les temples E, F et G. À la fin de la matinée, nous les aurons parcourus tous les trois. Cette antique cité grecque a été fondée au ~ VIIe siècle par les colons de Mégara Hyblaea. Elle était bordée à l'ouest par les Phéniciens.


Sélinonte devint l’une des plus importantes villes grecques de la grande Grèce. Elle fut très longtemps en conflit avec Ségeste, alliée d’Athènes. En 413 av. J.C.,  les Athéniens furent vaincus par Syracuse. Ségeste demanda protection à Carthage. En 409 avant J.C., ces derniers vainquirent Sélinonte. Les temples furent alors pillés et de nombreux bâtiments détruits.

La vie y reprit son cours, mais la splendeur de Sélinonte ne fut jamais retrouvée. Le coup de grâce lui fut porté en 241, au cours  de la guerre punique lorsque les Carthaginois, pour ne pas la faire tomber aux mains des Romains, démantelèrent toutes les défenses restantes et détruisirent le centre d’habitation.

Le temple E, dédié à Héra, de style dorique, comme tous ceux de Sicile, date d'environ 450 avant J.C. il a été démoli par un tremblement de terre. Dans les années 1960, il a été relevé. Notons que c'est le seul en Sicile dans lequel il soit possible de pénétrer. C'est celui qui permet le mieux de constater le talent de constructeurs des habitants de Sélinonte.  

Le temple E

À côté, les temples F et G forment des amas de pierres, souvent gigantesques. L'ensemble est hérissé de quelques colonnes encore verticales. 

Voici quelques précisions sur ces temples : 

Le temple F, dédié à Athéna   —   Le temple G, dédié à Zeus

Afin de nous restaurer, nous reprenons le chemin de notre club-hôtel à SciaccaCette petite ville est située entre les deux zones archéologiques que nous visitons aujourd'hui. 


L'après-midi, cap sur Agrigente et sa fameuse vallée des temples


Sans même prendre le temps de faire une sieste, nous mettons le cap sur Agrigente, « La plus belle des cités mortelles », pour le poète grec Pindare. Bien sûr, il parlait de la cité antique et non des innombrables constructions qui depuis le XXe siècle ont été ajoutées trop près du site.  

À l'arrivée dans cette ville, Nadine, à cause de la chaleur, nous a conduits vers le Musée archéologique. D'emblée, nous découvrons et apprécions une exceptionnelle statue d'éphèbe en marbre du Ve siècle av. J.-C., qui fut trouvée à Agrigente, il y a plus d'un siècle.

Ensuite, nous parcourons une vaste zone présentant des vases grecs, puis des éléments votifs. Une statue de 8 mètres de haut apparait, c'est le Télamon de l'Olympiéion, une maquette de ce gigantesque temple est présentée. Enfin, des sarcophages illustrent la fin notre visite.

Nous reprenons notre autocar pour découvrir la Vallée des temples. Elle comprend dix temples doriques construits entre -520 et -430. Nadine nous indique que nous devrons parcourir 2 km, plutôt en descente. Mais notre visite commence par une escalade vers le temple d'Hera (situé le plus à l'est). Ensuite nous suivrons cette vallée, qui en fait est une crête. Au sud nous voyons des espaces creusés dans la fortification, ce sont des restes d'une nécropole paléochrétienne (IIIe et IVe siècles).


Nous parvenons au temple le mieux conservé, celui dit de la Concorde. Enfin, une flânerie autour du temple d'Hercule achève notre randonnée dans un des plus beaux sites archéologiques de l'antiquité grecque. 

Retour tardif à notre hôtel pour un repos bien mérité…

lundi 16 mai 2022

Sicile'22-J3 — Ségeste, Erice et Trapani

 Ce dimanche matin nous retrouvons Maurizio au volant de notre car en partance pour Ségeste.

Nadine évoque le mariage et la condition des femmes en Sicile, elle nous parle de Franca Viola. Les évolutions qu'elle a constatées ces quarante dernières années lui semblent très positives. 

Nous parvenons à Ségeste, à l'ouverture des portes d'un site admirable, situé dans une nature reposante et harmonieuse, presque isolé du monde, nous découvrons, après une montée apéritive, le temple.



Il semble avoir traversé le temps, il n'a jamais été reconstruit. Peu après nous remarquons que les colonnes doriques ne sont pas cannelées,  à intérieur et n'ont pas de traces de cloisons ou de toit. Il fut construit par les Elymes, les considérations qui viennent d'être énoncées — nous pouvons aussi voir que les blocs du soubassement portent encore leurs tenons de bardage qui n'ont pas été arasés —  permettent de penser que ce temple n'a pas été achevé. Une des hypothèses indique que les Elymes, alliés aux Athéniens au Ve siècle, après la défaite de ces derniers à Syracuse en 413 av. J.-C. ont cessé la construction au moment où ils ont recherché une nouvelle alliance avec les Carthaginois. 

La page "Ségeste" de Wikipédia 

Après ce moment de grâce,  nous avons pris la direction d'Erice. D'abord,une séquence autoroutière nous conduisit au pied du mont Gargallo, formidable rocher surmontant la plaine de Trapani, culminant à 750 m d'altitude. Notre autocar monte courageusement vers la petite cité médiévale. Enfin nous arrivons sur une place où de très nombreux véhicules essayent de stationner. Nous sommes un dimanche, le promontoire est envahi de promeneurs,

cathedrale erice 
 
Arrivés près de la porte de la ville, nous sommes accueillis par une énorme tour qui fait office de campanile. Elle fait un peu d'ombre au Duomo d'Erice, curieusement précédé d'un pronaos. À l'intérieur de cette Cathédrale, une belle tonalité crème et le fin décor en stuc de la voûte nous offrent une vision inattendue, mais d'une grande homogénéité, le chœur est à l'avenant, finement décoré de statuettes.
 

Nous empruntons la porte Garibaldi pour accéder aux tortueuses ruelles dotées d'un fort ancien et d'un  remarquable pavage qui semble d'une solidité à l'épreuve du temps. Bien sûr, les boutiques de souvenirs dominent, mais des échappées sur des cours intérieures fleuries retiennent notre attention. Ainsi que certains bâtiments, tel le le Centre culturel scientifique Ettore Majorana.


Bientôt, nous pénétrons dans un restaurant, La Pantolacia, où une nouvelle fois la cuisine sicilienne nous régala…

Nous reprenons notre promenade en quittant les ruelles pour monter à travers un jardin, vers le sommet. Une formidable perspective sur la plaine de Trapani s'offre s'offre à nous. 

La page "Erice" de Wikipédia 

Nous allons retourner à notre car, afin de retrouver le niveau de la mer.

Nous arrivons bientôt à Trapani, ses marais salants, bien sûr, mais ce chef-lieu (70000 hab.) de la province du même nom est surtout un grand port de pêche et 
de commerce, essentiellement dédié au trafic des passagers. 

La page "Trapani" de Wikipédia  

Dans l'église des Saintes Âmes du Purgatoire (cela ne s'invente pas) nous parcourons dix-huit statuts grandeurs natures figurant la passion du Christ qui formeront une procession, le vendredi saint, nommée les mystères de Trapani. Voir par ici.

Encore une bien belle journée…

 


 
 


dimanche 15 mai 2022

Sicile'22-J2 — Mothya et Marsala

L'île de Mothya et la ville de Marsala, toutes deux situées à l'extrême ouest de la Sicile sont au programme de ce samedi.

Départ matinal, sous un beau soleil qui, sans chaleur excessive, nous accompagnera toute la journée. Notre chauffeur, Maurizio, mène notre autocar avec calme, souplesse et précision. Durant une partie du parcours qui va durer plus d'une heure et demie, Nadine nous brosse à grands traits une histoire de la plus grande île de la Méditerranée (25 700 km2). 

Défilent, après les premiers habitants (Sicules, Sicanes et Élymes), les Phéniciens (VIIIe siècle av. J.-C.) à l'Ouest et Grecs à l'Est. Les Carthaginois qui seront battus et remplacés par les Romains (241 av. J.-C.). Au milieu du 1er millénaire, les Byzantins (entre 533 et 827) puis les Musulmans. La Sicile devint Normande (de 1061 à 1194), L'empereur d'Allemagne, puis Robert II frère de Saint Louis, brièvement régnèrent. Ensuite pendant trois siècles la Trinacria fut dominée par les Espagnols, auxquels, en 1720, succédèrent les Bourbons. Enfin Garibaldi prit la Sicile en 1860 et la rattachera au jeune trône d'Italie. Si l'on ajoute le fracas des tremblements de terre et les reconstructions la diversité des styles que nous allons croiser s'explique.

Nous arrivons au point le plus à l'ouest de l'île triangulaire ; dans la mer apparaissent les parcs qui permettent l'extraction du sel de l'eau salée. Ce sont les Phéniciens qui les premiers ont pratiqué cette technique poursuivie obstinément depuis près de 3 millénaires. L'espace marin est structuré devant nos yeux par des zones où l'eau de plus en plus salée était transférée grâce à l'action de moulins à vent dont quelques-uns ont été restaurés, car des pompes, aujourd'hui permettent ce mouvement. 

Notre "bus" stationne devant des bateaux. Ils vont nous permettre de rejoindre, le kilomètre qui nous sépare de l'île de Mothya. Durant un petit quart d'heure, nous glissons sur une mer d'huile… afin d'accéder à l'espace que les Phéniciens occupèrent.

Nous pénétrons dans un riche musée, où, l'admirable Éphèbe nous accueille . Sinon, plus d'un siècle de fouilles sont rassemblées ici. Ce qui est le plus marquant sont les pièces qui rappellent les sacrifices des enfants destinés à obtenir l'aide des dieux dans les circonstances défavorables. Un masque "sarcastique" et des objets de la vie courante sont aussi présentés.

Nous traversons la petite île pour découvrir un bassin sacré avant de retraverser la zone des marais salants pour retrouver la terre ferme.

Nous retouvons notre car qui met le cap au Sud, vers la cité vinicole de Marsala. Bientôt nous pénétrons dans un nouveau remarquable musée (Parco Archeologico di Lilibeo — Marsala) dans lequel sont mis en valeur et expliqués les restes du seul navire phénicien aujourd'hui retrouvé (précisément, devant cette ville). De nombreux autres objets sont aussi présentés.

Nouveau point d'orgue, ensuite, puisque nous nous restaurons délicieusement dans un espace, anciennement des chaix de vin, d'une hauteur démesurée et de forme ogivale. 

La cantina de Pellegrino nous accueille ensuite. Cette entreprise vinicole fondée en 1880 nous est présentée par une charmante et dynamique sicilienne. En français, elle nous initie à la fabrication du nectar local, puis au milieu d'une symphonie de tonneaux, une dégustation nous est proposée.

À la sortie, nous nous dégourdissons les jambes en parcourant la (courte) rue principale de la ville qui nous conduit de la porte Garibaldi à la vaste cathédrale.

Retour à 19 h 15, dans notre sympathique et accueillant, hôtel club Lipari, dont nous vous parlerons, avant la fin de notre séjour.




vendredi 13 mai 2022

Sicile'22-J1 — Arrivés à bon port !

Un voyage sans histoire a permis au groupe de 42 acorfistes de quitter Orléans à 2 h 10 (du matin) vendredi 13 mai. Notre très moderne autocar mené de main de maître par un très sympathique chauffeur, Sami, nous laissa devant le terminal 3 de Roissy CDG peu après 4 h 35. Formalités, café, embarquement… 

À 7 H 30, notre Boeing, tous réacteurs vrombrissant, décolla. Deux heures après sous un ciel bleu, la côte sicilienne nous permit d'apprécier des amas rocheux et des vallées, avant un atterrissage presqu'en douceur, à l'image de notre vol. 


Une fois les bagages récupérés, nous fîmes connaissance de notre guide Nadine, qui après une jeunesse passée  à Hyères, partit faire des études à Rome et se fixa en Sicile où un mariage, la conduisit. 

Enfin, après 1h15 de route,  Notre autocar arriva à notre hôtel, le Club Lipari à Sciacca, dans lequel nous allons passer quatre nuits.


lundi 4 avril 2022

Un important retable d'un artiste italien offert au musée d'Orléans

Palma Giovane (1548-1628) 
La Nativité de la Vierge 
(vers 1600)
Huile sur toile 3,19 x 1,94 m

Dans son article du 31 mars 2022, Didier Rykner (directeur du site Internet « La Tribune de l’art ») annonce l’acquisition d’un grand retable de Palma Giovane (1548-1628) par le musée d’Orléans.

Palma le jeune (né Jacopo Negretti)  est le fils du peintre Antonio Negretti, et le petit neveu de Palma le Vieux (1480-1528). Le début de sa production artistique date de 1565. Peintre maniériste, il est l’héritier des grands artistes vénitiens du XVIe siècle, Titien et surtout Tintoret.

Palma le jeune a exécuté plusieurs fois le sujet de la naissance de la Vierge, mais toujours avec des variantes dans la composition.

Dans la version d’Orléans, une douzaine de personnages occupent l’espace de la toile. A l’arrière plan, on reconnaît Anne, la mère de Marie, qui vient d’accoucher ; cinq femmes s’affairent autour d’elle, et quatre autres, au premier plan, donnent les premiers soins à Marie qui vient de naître. A droite, le seul homme présent est Joachim, le père de Marie.

Dans la partie supérieure, quatre chérubins ailés soulignent la présence divine.

Cette très grande toile était présentée par la galerie Canesso à Paris. Cette acquisition exceptionnelle a pu se faire grâce à la grande générosité de la Fondation La Marck* qui, par l’intermédiaire de la société des amis du musée d’Orléans, a pu financer ce remarquable achat, constituant un enrichissement significatif.

Dans les collections du musée, les artistes vénitiens sont déjà représentés par un portrait attribué à Jacopo Robusti, dit Il Tintoretto, et par « Le Christ entre la Vierge et saint Marc » de Bonifacio de’ Pitati, qui fut le petit-neveu et l’élève de Palma le Vieux, et l’oncle de Palma le jeune.

 

(*) Philippe Champy, de nationalité française, est le fondateur de la Fondation La Marck qui s’est donnée pour tâche la sauvegarde du patrimoine, et l’enrichissement des collections publiques.

 

samedi 26 mars 2022

Une coupe de la Renaissance italienne retrouve son précieux couvercle


Cette remarquable coupe a très probablement appartenu à Rodolphe II de Habsbourg, avant de faire partie de la collection du cardinal Mazarin, puis de Louis XIV. En effet, la coupe et le couvercle de Vénus et Cupidon sont clairement décrits en 1661 dans l'inventaire posthume de la galerie du cardinal : « Une grande tasse d'une seule agathe d'Allemagne en coquilles, portée par un dauphin d'argent vermeil doré posant sur une coquille aussy d'argent vermeil doré, avec son couvercle d'une autre grande coquille d'Allemagne, aussy en coquilles, sur laquelle est entaillé une Venus tout nue couchée sur un drap et un petit amour auprés entourée d'un bord d'argent vermeil doré. »

Le vase resta dans les collections royales jusqu’à la Révolution. En 1796, sous le Directoire, le vase fut donné en paiement à un marchand comme d’autres œuvres des collections nationales.

Att. à Giovanni Ambrogio Miseroni (1551-1616) :
Coupe en a
gate des Grisons et argent doré
11,5 x 19,8 x 13,7 cm

La coupe seule réapparut dans une vente en 1968, où elle fut acquise par préemption par le Louvre ; mais le précieux couvercle avait disparu.

Att. à Giovanni Ambrogio Miseroni :
Camée « Vénus et l'Amour ». 
Agate des Grisons, monture en argent doré
9 x 20,5 x 14 cm 

Cinquante ans plus tard, le camée qui forme son couvercle, fut identifié à son tour dans une collection privée.

Gravé dans une agate des Grisons, ce camée représentant « Vénus et l’Amour  endormis dans un coquillage » est un véritable chef-d’œuvre de la glyptique de la Renaissance italienne. C’est l'une des plus importantes œuvres attribuées à Giovanni Ambrogio Miseroni (1551-1616), un des plus grands sculpteurs de pierres dures de son temps.

L’acquisition de ce camée par le musée du Louvre était une occasion exceptionnelle de rassembler les deux parties de la coupe de Louis XIV et, par-là, de recomposer une œuvre hors norme, l’une des créations les plus originales des lapidaires italiens du XVIe siècle.

Le cygne et la bordure curviligne en vermeil ont été attribués à l’orfèvre d’Augsbourg Anton Schweinberger (actif fin XVIe, début XVIIe s.).

Le prix de ce seul couvercle était évalué à 2 620 000 euros. La Société des Amis du Louvre a soutenu l’opération à hauteur de 250 000 euros, et plusieurs grands donateurs sont intervenus. De plus, le musée du Louvre a fait appel à la générosité de tous afin de réunir 1 million d’euros avant le 25 février 2022. L’opération  a été couronnée de succès, de sorte que le Grand camée de Vénus et l’Amour a retrouvé sa coupe, parmi les Gemmes de la Couronne, présentées dans la galerie d’Apollon.

 

 

mardi 15 mars 2022

Un exceptionnel médaillon Renaissance entre au MOMA


Vers le milieu du XVIIe siècle, un aristocrate anglais, George Treby III, rapporta cet objet de son Grand Tour en Italie. Cet extraordinaire médaillon en bronze partiellement doré et incrusté d’argent demeura dans cette famille jusqu’en 2003 où il fut proposé à la vente, et adjugé 6 949 250 £, dépassant son estimation.

Les institutions britanniques se mirent alors en ordre de bataille en refusant la sortie du médaillon et en réunissant les sept millions de livres correspondant à son adjudication afin de lui permettre de rejoindre les collections nationales, en l’occurrence le Victoria & Albert Museum.


Attribué à Gian Marco Cavalli (~1454-apr. 1508)
Vénus et Cupidon dans la forge de Vulcain (~1500)
Ø 42 cm - New York, The MOMA

Mais le nouveau propriétaire retira sa demande d’exportation quelques mois plus tard, conservant ainsi la sculpture sur le sol anglais. Le médaillon resta probablement dans la famille Al-Thani jusqu’en 2019 puis fut vendu au marchand Daniel Katz, qui déposa une nouvelle demande de sortie du territoire en 2021 : celle-ci engendra un nouveau refus de la part du DCMS, l’équivalent britannique de notre Ministère de la Culture. Son prix avait cependant augmenté, passant de sept à dix-sept (!) millions de livres, montant impossible à rassembler pour les musées anglais.


Le médaillon put ainsi être acquis par le Metropolitan Museum of Art de New York qui l’a officiellement annoncé le 23 février 2022. Il fallut cependant réunir un grand nombre de mécènes puisque le prix astronomique de cette pièce fut dévoilé par la presse américaine : avec 23 millions de dollars.


Le médaillon n’était vraisemblablement pas considéré comme un chef-d’œuvre de la Renaissance italienne par la famille Treby. Depuis il a été bien étudié. Son attribution à Gian Marco Cavalli, graveur, médailliste et orfèvre actif dans l’entourage d’Andrea Mantegna repose notamment sur la présence du cheval sur le casque forgé par Vulcain, dans laquelle les spécialistes voient une « crypto-signature » de l’artiste surnommé « Cavallino ». L’entrée du médaillon dans une collection muséale devrait lancer de nouvelles études sur cet objet qui doit beaucoup à Mantegna.

 

L’iconographie du médaillon est facilement reconnaissable : on y voit Mars avec son bouclier, Vénus tenant l’Amour avec son arc et sa flèche puis Vulcain forgeant son casque tandis que deux putti encadrent la scène, le premier jouant avec l’épée de Mars et le second attisant le feu de Vulcain. Un cartouche, ou tabula ansata, vient cependant nous renseigner davantage : l’inscription latine CYPRIA MARS/ET AMOR GAUDENT/VULCANE LABORAS (Chypre Mars et Amour se réjouissent — Vulcain, tu travailles) souligne combien certains prennent du bon temps pendant qu’un autre travaille. Ce sujet était en vogue dans les cours italiennes de la Renaissance.