samedi 16 mai 2020

Mariano Fortuny père et fils

Une fois de plus le texte lu par Marie-Hélène intitulé « Le manteau de Fortuny » m’a incité à me lancer  à la recherche d’informations sur la vie de Mariano Fortuny, couturier à Venise, créateur du manteau de l’Albertine de Proust. Ce faisant, j’ai rencontré un autre Mariano Fortuny, célèbre peintre espagnol. Et, en poursuivant mes investigations, j’ai découvert leur lien de parenté...
   
Vittore Carpaccio (1465-1526) :
Le Miracle de la relique de la Sainte Croix au pont du Rialto

(1496 - Venise, musée de l’Académie).




Un compagnon de la Calza, présent dans
« Le Miracle de la relique de la Sainte Croix au pont du Rialto »
(le jeune homme au manteau, détail du tableau de Carpaccio)
et, à droite,
Croquis de Mariano Fortuny y Madrazo, d’après Carpaccio



« Le manteau d’Albertine » créé par Mariano Fortuny y Madrazo

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vendredi 15 mai 2020

Brèves d'Italie (5)

Street-artist  Banksy avvistato a Venezia


Artiste anonyme à l'identité contestée, mais avec de nombreux talents entre les mains, Banksy est le plus célèbre artiste de rue Anglais contemporain, et ses œuvres sont présentes sur les murs du Monde entier.

Une de ses œuvres appelée "Naufrago bambino" est apparue à Venise dans le canal Cà Foscari à la mi-mai dernier : elle représente un enfant réfugié qui tient une fusée de détresse et émet un nuage de fumée rose.


Banksy a revendiqué l'œuvre depuis son site Instagram accompagnée d'une curieuse vidéo : Banksy lui-même, visage couvert, expose un collage de tableaux, s'intitulant "Venice in oil"  qui montre un navire de croisière titanesque qui envahit le bassin de St.Marc (un plaidoyer contre le tourisme de masse).


Aussitôt après surgira un groupe de vigiles urbains qui contraindront l'artiste, évidemment non reconnu, à s'éloigner puisque dépourvu d'autorisation.

Ce n'est pas un hasard si l'arrivée de Banksy à Venise a coïncidé avec la 58e Biennale d'Art contemporain.

Deux semaines après, survenait un regrettable incident : le gigantesque navire de croisière MSC  heurtait un bateau de plaisance à quelques mètres dal Palazzo Ducale e della Punta della Dogana. 

mardi 12 mai 2020

Le manteau de Fortuny

Gérard Macé est un auteur de livres brefs, une forme à la frontière de la poésie et de l’essai. « Le manteau de Fortuny » a été publié aux Éditions Gallimard en 1987. Il évoque la présence de Marcel Proust à Venise.

Mario Fortuny est né à Grenade en 1871 et mort à Venise en 1949. Il est connu comme peintre et graveur, mais c’est en tant que couturier qu’il devint célèbre. Il délaissa la mode grecque appréciée par les femmes de l'époque pour laisser libre cours à son imagination. Dans ses activités théâtrales, il se montra excellent décorateur doublé d’un grand styliste. Citées dans l’œuvre e Marcel Proust, ses robes étaient plus que des rêves, disons qu’elles transformaient, celles qui les portaient en personnages.

Rappelons que lors de son premier séjour à Venise, avec sa mère en 1900, le jeune Marcel Proust avait été reçu par Cécilia Fortuny au Palazzo Martinengo grâce à son ami Renaldo Hahn. 

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Le peintre Vittore Carpaccio frappa l’imagination de Marcel Proust, profondément touché par le charme de la légende de saint Ursule. 

La légende de la vie de sainte Ursule. 
Le Départ de Sainte Ursule (détail), 
275 × 275 cm, entre 1495-1500, huile sur toile,
Gallerie dell'Accademia de Venise.

Vous pouvez lire les pages web issues de la conférence que donna Marie-Hélène Viviani pour l'ACORFI, le 14 mars 2000 : "La légende de Sainte Ursule

jeudi 7 mai 2020

La Dormeuse et l'Odalisque

C’est le précédent article publié par Marie-Hélène Viviani ("La Dormeuse de Naples") qui m’a donné l’idée de compléter ses propos par l’étude de deux tableaux conçus en Italie, et destinés aux souverains napolitains, Joachim Murat et son épouse Caroline Bonaparte.


Jean-Auguste-Dominique Ingres : Dessin préparatoire de La Dormeuse de Naples (1808 – Musée de Montauban)
Jean-Auguste-Dominique Ingres : Odalisque à l’Esclave (1839 – Fogg Art Museum,  Cambridge, Massachusetts). 72 x 100 cm


Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) : La Grande Odalisque (1814 - Louvre). 91 x 162 cm.

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mercredi 6 mai 2020

Mimosas et autres fleurs dans les Alpes-Maritimes

À propos de mimosa, je vous fais part de mon expérience personnelle. Je séjourne souvent à Mandelieu, petite station balnéaire à l’Ouest de Cannes, qui s’enorgueillit d’avoir la seule forêt de mimosas de France. Fort bien, c’est magnifique en janvier-février quand ils sont fleuris. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que le mimosa est par ailleurs une plante nuisible et même invasive, car elle a la propriété de tuer toute autre plante, petite ou grande, qui pousserait à son pied ; les sous-bois de mimosa sont en réalité un maquis impénétrable de jeunes mimosas, et le sol que l’on foule est exclusivement tapissé de petits haricots marron, qui sont les fruits de leurs belles fleurs… À ce titre, le mimosa est combattu et exterminé autant que possible par les forestiers chargés d’entretenir la belle forêt domaniale de l’Estérel, toute proche.

Les rameaux de mimosa que l’on vend à Orléans en hiver viennent en réalité des Pyrénées-Orientales, où les gens semblent organisés pour le vendre et l’expédier. Sur la Côte d’Azur, toutes les exploitations de fleurs (naturelles ou cultivées), qui étaient autrefois une activité « florissante », grande pourvoyeuse d’emplois, ont pratiquement disparu aujourd’hui, les habitants du cru ne s’intéressant plus qu’à la spéculation immobilière. 


À ce sujet, le contraste est stupéfiant lorsque l’on franchit la frontière italienne par l’autoroute A8, qui prend alors le nom tout à fait justifié de Autostrada dei Fiori. Chez nous, des collines abandonnées où ne subsistent que de rares oliveraies sur les « restanques » aménagées non sans mal par les Anciens sur les versants sud. En Italie, toute la surface, même lorsque la pente est très forte, est occupée par des terrasses couvertes de petites serres tout en longueur, disposées selon les courbes de niveau ; on y cultive de façon intensive, sur plusieurs « étages », toutes sortes de plantes : légumes sur le sol, grandes fleurs à mi-hauteur, treilles, oliviers et autres arbres fruitiers sur le côté des parcelles. Tous ces produits se retrouvent d’ailleurs sur les marchés des Alpes-Maritimes, en concurrence avec ceux de la vallée du Rhône. Comment expliquer cette différence incroyable dans la mise en valeur des terres ? La nature géologique des sols est certes un peu plus favorable côté italien, avec des terrains plus marneux, mais ce n’est pas suffisant pour expliquer le quasi-abandon de l’horticulture par les Français.
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Je mets en ligne ce texte écrit par notre ami Jean PIRAUD. Aidé par Jean FERAUD, ils nous ont présenté une belle conférence sur « Les tunnels transalpins, de la route du sel au TGV », le 11 décembre 2018. Vous pouvez retrouver le compte rendu et le diaporama sonorisé de cette causerie en suivant ce lien.

mardi 5 mai 2020

La gastronomie italienne

En juillet 2011, sur France Culture naissait une émission qui traitait de la gastronomie : « On ne parle pas la bouche pleine ! » tel était son nom, un conseil impératif, en quelque sorte (voir par ici).

Elle a été animée depuis juillet 2011, par le journaliste Alain Kruger. Il nous a régalé tous les dimanches, de 12 h à 12 h 30, d’émissions savoureuses dans lesquelles il disséquait notre culture, nos traditions, notre histoire, à travers la cuisine et ceux qui la font. Cette émission a été remplacée à la rentrée de septembre 2018, par une autre émission : Les bonnes choses, tout aussi intéressante, mais moins éprise de la cuisine italienne (voir par ici).  


La première émission (2/8/2011), dans laquelle verres et couverts furent utilisés de l’autre côté des Alpes, traitait d’un voyage
de Rome à Naples intitulé : 
Cucina povera (gnocchi, pâtes et pizzas).


Si, après avoir écouté cette émission vous souhaitez accompagner Alain Kruger et ses invités sur les chemins de la cuisine italienne, je peux regrouper toutes les émissions portant sur ce thème dans un article.

lundi 4 mai 2020

La dormeuse de Naples




Il s'agit d'un court roman écrit par Adrien GOETZ, maître de conférence en histoire de l’art à La Sorbonne. 

Qui était la femme représentée par Ingres dans ce tableau ? L'artiste disait qu’elle était déjà peinte tant sa beauté était parfaite ?


Je vais vous lire quelques extraits de cette histoire étrange imaginée par un amoureux de l'art. Ce livre a obtenu, le prix des deux Magots et le prix Roger Nimier en 2004.




dimanche 3 mai 2020

"Les Romans de VENISE" de Gonzague SAINT BRIS.

LES MASQUES
 
Le récit que vous allez entendre a été extrait d'un livre intitulé : "Les Romans de VENISE" de Gonzague SAINT BRIS.

Il s'agit du chapitre 6 intitulé - verres, lunettes et masques, voir sans être vu ! j'ai choisi la partie concernant les masques ce qui me semblait cadrer avec la période que nous vivons, mais là nous sommes au carnaval… fi… quel mas… ca… rade. À bientôt.

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samedi 2 mai 2020

La tradition du muguet de mai

Le muguet de mai est un porte-bonheur et le symbole de l'arrivée des beaux jours, le bel accueil de mon courriel d'hier, montre sa présence dans nos pensées.

Qu'en est-il chez nos amis italiens ? En cherchant un peu sur le web, je n'ai pas l'impression que le muguet est à la mode au printemps de l'autre côté des Alpes.

Pourtant en consultant la page (bien garnie de Wikipédia), je relève, que l'Italie, représentée par la reine Catherine de Médicis, est bien présente à l'origine de cette tradition :

Catherine de Médicis
(vers 1555)
par François Clouet.
« On fait remonter la tradition du muguet du 1er mai à la Renaissance, Charles IX en ayant offert autour de lui en 1561 comme porte-bonheur. La légende veut qu'en 1560, Charles IX et sa mère Catherine de Médicis visitent le Dauphiné où le chevalier Louis de Girard de Maisonforte offre au jeune roi un brin de muguet cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le roi, charmé, reprend cette pratique d'offrir chaque printemps un brin de muguet à chacune des dames de la cour en disant « Qu'il en soit fait ainsi chaque année », la coutume s’étendant rapidement à travers tout le pays. Une autre version de la légende veut qu'en 1560, Catherine de Médicis charge le chevalier de Saint-Paul-Trois-Châteaux, ville du département de la Drôme, d’une mission secrète auprès des Borghèse, ce dernier revient de chez cette riche famille italienne et, en guise de réussite de sa mission, offre au roi à la cour de Fontainebleau un bouquet de muguet trouvé dans les bois. »
Une question de Claude Alsac, sur notre liste de diffusion a lancé un débat :
En regardant ce porte-bonheur, nous sous sommes demandés si nos amis italiens  avaient aussi cette tradition.
Google nous a  dit que cette coutume typiquement française remontait au roi Charles IX qui aurait  offert un  brin de muguet  porte-bonheur à toutes les dames de la cour le 1er  mai 1561.   
Mais avant ? Il semble que cette période de l’année marquant la fin de l’hiver donnait lieu à des cérémonies dans beaucoup de civilisations européennes : culte de Flora déesse des fleurs chez les romains, par exemple.
Qu'en est-il chez les italiens? Peut-on considérer la fête du mimosa le 8 mars comme un équivalent ?

Deux réponses (par courriel) sont arrivées, les voici :

  • de Graziella, notre amie confinée à Venise qui nous a parlé cette saison de La Renaissance à Venise ou la naissance du livre moderne : à propos de la tradition française du 1er mai. Pour l'Italie c'est simplement la fête du Travail,  quant au mimosa du 8 mars il représente la " Festa della Donna " qui est dédiée à toutes les femmes. 
  • de l'infatigable Pierre STAELEN  : J’essaye moi aussi de répondre à la double question de Claude Alsac sur le muguet et le mimosa.

    Les étrangers s’étonnent toujours le premier mai de voir en France se multiplier les vendeurs de brins de muguet porte-bonheur. En effet, la coutume est typiquement française, et ne s’est étendue qu’à la Belgique. Mais quand les saisons se déroulaient normalement, à la date du 1er mai le muguet se faisait parfois rare.

    Comme le dit Graziella, le bouquet de mimosa s’offre aux italiennes le 8 mars, Fête de la femme. Mais est-ce bien par hasard que mimosa soit du genre féminin en italien? Pour mon compte je trouve difficile de dire LE mimosa en français, je préférerais LA mimosa.

    C’est dans le Sud que le/la mimosa pousse le mieux, ainsi qu’en Ligurie ou sur les rives des Grands Lacs, première sortie du printemps pour milanais et turinois. Cette année elle était extraordinairement précoce, comme pourraient en témoigner les Sardes et les Siciliens.
Enfin, Graziella a clos le débat
Pierre, je fais suite à la Mimosa… entendu que cette " Festa della donna " rappelle les combats et la reconnaissance des droits sociaux et politiques des femmes.
Pourquoi cette fleur ? Le choix de cette infleurescence à la belle couleur jaune remonte à 1946 quand trois ex-partisanes et femmes politiques : Teresa Noce, Rita Montagnana et Teresa Mattei la choisirent parmi les quelques fleurs de saison disponibles au début de mars. La Mimosa a des fleurs très colorées et décoratives, peu coûteuse et donc à la portée de tout le monde. La couleur jaune exprime vitalité et énergie et représente le passage de la mort à la vie, métaphore parfaite pour se souvenir des femmes qui se sont battues au prix de leur vie pour l'égalité des droits féminins.

vendredi 1 mai 2020

Brèves d'Italie (4)

Riportate Cherubini a Firenze


Icône de la musique classique, ambassadeur de la culture italienne dans le Monde, il Maestro Riccardo Muti adresse un appel à la plus haute fonction de l'État, le Président Sergio Mattarella : "Signor Presidente Mattarella, lei che è un grande, mi dia una mano per riportare Cherubini a Firenze". 

La dépouille de Luigi Cherubini,compositeur du courant classique, mort en 1842, repose actuellement au cimetière du Père-Lachaise de Paris, et depuis longtemps Muti a tenté de remuer océans et montagnes pour transférer cette dépouille dans la Basilique Santa Croce - à Florence où il y a déjà un sarcophage prêt à l'accueillir - Cherubini mourut à Paris où il s'était installé en 1787 - création de Médée au théâtre Feydeau en 1797 - où il assuma la direction du Conservatoire depuis 1822 jusqu'à sa mort.

L'appel de Muti lancé en juillet 2018, fut signé par les deux derniers descendants de Cherubini, et le Président Mattarella a manifesté son entier soutient à l'initiative.