mercredi 6 mai 2020

Mimosas et autres fleurs dans les Alpes-Maritimes

À propos de mimosa, je vous fais part de mon expérience personnelle. Je séjourne souvent à Mandelieu, petite station balnéaire à l’Ouest de Cannes, qui s’enorgueillit d’avoir la seule forêt de mimosas de France. Fort bien, c’est magnifique en janvier-février quand ils sont fleuris. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que le mimosa est par ailleurs une plante nuisible et même invasive, car elle a la propriété de tuer toute autre plante, petite ou grande, qui pousserait à son pied ; les sous-bois de mimosa sont en réalité un maquis impénétrable de jeunes mimosas, et le sol que l’on foule est exclusivement tapissé de petits haricots marron, qui sont les fruits de leurs belles fleurs… À ce titre, le mimosa est combattu et exterminé autant que possible par les forestiers chargés d’entretenir la belle forêt domaniale de l’Estérel, toute proche.

Les rameaux de mimosa que l’on vend à Orléans en hiver viennent en réalité des Pyrénées-Orientales, où les gens semblent organisés pour le vendre et l’expédier. Sur la Côte d’Azur, toutes les exploitations de fleurs (naturelles ou cultivées), qui étaient autrefois une activité « florissante », grande pourvoyeuse d’emplois, ont pratiquement disparu aujourd’hui, les habitants du cru ne s’intéressant plus qu’à la spéculation immobilière. 


À ce sujet, le contraste est stupéfiant lorsque l’on franchit la frontière italienne par l’autoroute A8, qui prend alors le nom tout à fait justifié de Autostrada dei Fiori. Chez nous, des collines abandonnées où ne subsistent que de rares oliveraies sur les « restanques » aménagées non sans mal par les Anciens sur les versants sud. En Italie, toute la surface, même lorsque la pente est très forte, est occupée par des terrasses couvertes de petites serres tout en longueur, disposées selon les courbes de niveau ; on y cultive de façon intensive, sur plusieurs « étages », toutes sortes de plantes : légumes sur le sol, grandes fleurs à mi-hauteur, treilles, oliviers et autres arbres fruitiers sur le côté des parcelles. Tous ces produits se retrouvent d’ailleurs sur les marchés des Alpes-Maritimes, en concurrence avec ceux de la vallée du Rhône. Comment expliquer cette différence incroyable dans la mise en valeur des terres ? La nature géologique des sols est certes un peu plus favorable côté italien, avec des terrains plus marneux, mais ce n’est pas suffisant pour expliquer le quasi-abandon de l’horticulture par les Français.
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Je mets en ligne ce texte écrit par notre ami Jean PIRAUD. Aidé par Jean FERAUD, ils nous ont présenté une belle conférence sur « Les tunnels transalpins, de la route du sel au TGV », le 11 décembre 2018. Vous pouvez retrouver le compte rendu et le diaporama sonorisé de cette causerie en suivant ce lien.

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