En 1515, l’archevêché de Narbonne est attribué au cardinal Italien Jules de Médicis (1478-1534).
Fin 1516 ou début 1517, Jules de Médicis (futur pape Clément VII) commande deux retables de mêmes dimensions pour la cathédrale du siège épiscopal de Narbonne, l’un à Sebastiano del Piombo, « La Résurrection de Lazare » (Londres, National Gallery), et l’autre à Raphaël, « La Transfiguration ».
Le thème de la Transfiguration est l’épisode biblique (Évangile selon Matthieu) qui relate un changement d'apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples.
Dans le contexte de la rivalité permanente entre Raphaël et Michel-Ange, ce dernier a décidé d'aider son ami vénitien, Sebastiano, en lui offrant ses propres dessins pour le retable, en particulier pour les figures du Christ et de Lazare.
Chacun des artistes retarde au maximum la réalisation de son tableau pour ne pas être le premier à le révéler. C'est finalement Sebastiano qui livre le premier son retable, qui est envoyé en France. Quant à Raphaël, il meurt d'un accès de fièvre en avril 1520, et son tableau reste inachevé. C‘est donc son atelier, probablement Giulio Romano, qui se chargea de le compléter. Devenu pape en 1523, le cardinal Jules de Médicis fit finalement don du tableau à l'église San Pietro in Montorio de Rome où il resta exposé de 1523 à 1797. Le Pape Pie VII fut contraint de le céder à la France en 1797 par le traité de Tolentino (le traité, imposé au Saint-Siège par le Directoire français, consistait, entre autres à prélever cent œuvres parmi les collections pontificales et romaines). Il rejoignit alors le Muséum Central des Arts de la République (actuel Musée du Louvre), puis fut restitué au Pape Pie VII à la chute de Napoléon, à la suite des décisions du Congrès de Vienne, en 1815, imposées à la France. En 1817, le fameux tableau retourna à Rome et intégra la Pinacothèque vaticane en 1820.
Le tableau comporte deux parties narratives distinctes.
La partie supérieure montre la Transfiguration sur le mont Thabor, le Christ flottant devant des nuages illuminés, entre les prophètes Moïse et Élie. En dessous, sur le sommet de la montagne, sont couchés les Apôtres St Pierre, St Jacques le Majeur et St Jean Évangéliste, couvrant leur visage, aveuglés par la lumière.
La partie inférieure montre les autres apôtres, à qui une foule de gens paniqués, ont amené un jeune garçon victime d'une possession démoniaque et qu'ils ne parviennent pas à guérir. Le Christ, redescendant du mont Thabor où venait d'avoir lieu sa Transfiguration, guérira l'enfant démoniaque d'une seule parole.
Commencé en 1518, « La Transfiguration » est le dernier tableau peint par Raphaël. Cette œuvre majeure de la Renaissance n’a jamais été envoyée à Narbonne.
Au 19e siècle, la Commission archéologique fait effectuer une copie du tableau de Raphaël, par Pierre Nicolas Brisset (1810-90). Cette œuvre est toujours en place aujourd’hui dans l’ancienne cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire