samedi 19 décembre 2020

Connaît-on bien la vie aventureuse de la "Joconde" ?

 

Tout le monde croit connaître l’histoire de la Joconde, mais c’est peut-être ce tableau qui a vécu les plus nombreux déplacements et les aventures les plus périlleuses.

La date de création du tableau fait débat, les dernières recherches laissent penser qu’il a été réalisé entre 1513 et 1516, et même 1519.

À la mort de son protecteur Julien de Médicis, en mars 1516, Léonard de Vinci répond à l'invitation du roi de France.

Le voyage de Léonard n'a jamais été consigné dans le moindre registre. Tout juste sait-on qu'il est parti de Rome après la mi-août 1516, quand les sentiers muletiers ne sont plus enneigés, et qu'il s'est arrêté plusieurs jours à Florence pour faire ses adieux aux siens. Dans ses bagages, il transporte trois tableaux importants : « La Joconde », la « Sainte Anne » et le « St Jean-Baptiste ». (tous actuellement au Louvre)

Au début de l’automne 1516, Léonard franchit les Alpes. Il a probablement emprunté la route reliant Turin au val de Suze, avant de descendre la Maurienne vers Chambéry, Lyon et Roanne. Il a dû mettre deux mois pour rallier Amboise, où l'attend le jeune roi de France. Un voyage périlleux et éreintant pour un homme de 64 ans. La Joconde a fait le voyage dans une sacoche de cuir, peut-être à dos de mulet.

En 1518, le roi acquiert La Joconde, qui entre dans les collections royales. Au château de Fontainebleau, elle est présentée dans l’appartement des bains situé sous la galerie François 1er. Ce qui n’est pas le meilleur endroit pour la conservation d’une peinture sur bois.

Louis XIV fait venir le tableau au Louvre, puis à Versailles.

En 1798, pendant la Révolution, le tableau est présenté au Louvre. Napoléon 1er le fait placer dans les appartements de Joséphine aux Tuileries.

Puis le tableau rejoint le Louvre. Le 21 août 1911, un peintre en bâtiment et vitrier d’origine italienne, Vincenzo Peruggia, vole le tableau, et tente de le vendre à un antiquaire florentin. Le tableau est restitué en 1913, après avoir fait une tournée triomphale à Florence, Rome et Milan.

En 1914, La Joconde, comme une grande partie des collections du musée, est mise en sécurité à Bordeaux puis à Toulouse. A la fin de la guerre, elle retourne au musée du Louvre ; elle est alors installée dans la Grande galerie.

En septembre 1938, à la suite de l'annexion de la région des Sudètes imposée par Adolf Hitler, et dans le contexte d'un risque de guerre, Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux, prend la décision de mettre La Joconde en sécurité au musée Ingres à Montauban. Quelques semaines après leur départ, les accords de Munich semblent écarter le danger, le tableau réintègre le Louvre

Entre le 27 septembre 1938 et le 17 juin 1945, La Joconde fut déplacée dix fois. Pour le voyage, elle était enfermée« dans un capitonnage en velours rouge, lui-même disposé dans un écrin de bois précieux, lequel était placé dans une caisse à double paroi en bois de peuplier. Elle était identifiée par le seul matricule «MNLP n° 0» (Musée National du Louvre Peinture). Le n° 0 accompagné de 3 points rouge, la désignait comme l’œuvre la plus importante du musée.

En 1939, lorsque la guerre semble inéluctable, les chefs-d'œuvre du musée sont évacués selon un plan conçu dès 1938 par Jacques Jaujard. L’ambition est de mettre ces œuvres hors de portée des Allemands. Les œuvres sont dispersées aux quatre coins de la France et placées dans divers endroits.

Jaujard fait fermer le musée du Louvre le 25 août 1939, et placer les œuvres dans des caisses. Le 28 août 1939, à 6 heures du matin, le déménagement de tableaux le plus important de l’Histoire commence.

En quatre mois, 5 446 caisses contenant les collections du Louvre, d’autres musées parisiens et de propriétaires privés, quittent la capitale dans 199 camions répartis en 51 convois, vers onze abbayes et châteaux de l’ouest et du centre de la France.

« La Joconde » part d'abord pour le château de Chambord, où transitèrent, à cette période, de nombreuses peintures et sculptures des musées parisiens.

Le 14 novembre 1939, la Joconde est transportée à Louvigny, près de Caen. Mais le 31 mai 1940, La Joconde est remise dans sa caisse, et quitte Louvigny le 3 juin 1940 à 5 h 15 du matin pour Chambord. Après une brève halte à Chambord les 3 et 4 juin 1940, elle prend la route de l’abbaye de Loc-Dieu dans l’Aveyron où elle séjourne tout l’été. Du 3 octobre 1940 au mois de mars 1943, Mona Lisa séjourne au musée Ingres de Montauban, puis, l’invasion allemande de la zone libre oblige ses gardiens à la remonter un peu plus au Nord, au château de Montal-en-Quercy, dans le Lot, où elle demeurera jusqu’à la fin de la guerre. Mais elle aurait aussi transité par diverses demeures anonymes du Lot et des Causses, qui auraient ainsi accueilli le tableau jusqu'en juin 1945 où il sera réinstallé au Louvre.

En 1962, elle voyage à Washington et New York. Elle est accueillie comme un chef d’État par John Fitzgerald Kennedy et son épouse. En 1974, elle est invitée à Tokyo. Au cours du voyage de retour, elle fait une halte à Moscou. Partout elle reçoit un accueil triomphal. Depuis, tout voyage lui est strictement interdit, elle doit rester confinée au Louvre.

 

1 commentaire:

  1. Histoire d'un tableau pleine de péripéties qu'il est intéressant de connaître dans les détails car LA JOCONDE aurait pu disparaître au cours de ses multiples déménagements.La bonne fortune la maintient au Louvre... En fin de l'an 2020, elle est bien solitaire, loin des regards humains car la pandémie covidienne la met hors du regard " protubérant"des touristes et des amateurs.

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