Finanza allegra
Quand Agostino Magliani, en 1877, fut nommé Ministre des Finances par Agostino De Pretis, alors Président du Conseil des Ministres, il hérita d'une situation épineuse.
La Droite, en 1866, pour résorber le déficit, avait augmenté les impôts et mis en place le "cours forcé" de la monnaie.
Une mesure mise en œuvre dans le passé par un état à court d'argent et contraint d'imprimer plus de billets qu'il n'avait d'or dans ses réserves.
Cette intervention fit perdre un pouvoir d'achat à l'argent en générant l'inflation.
Une des mesures de Magliani, en 1881, fut d'abolir progressivement le "cours forcé" de la monnaie.
Pour trouver la couverture financière à cette téméraire opération, il fut contraint de solliciter un prêt de 644 millions de lires auprès des banques italiennes et étrangères, que l'état aurait converti en titres de rente à 5% et remboursé.
L'illustration intitulée "l'ouverture solennelle des guichets" offrant des pièces en échange de bons de papier sale, fut publiée en 1883 dans le journal humoristique de Bologne "La Rana"- qui en dialecte signifiait "fauché".
Il ironisait sur la mesure parce que dans le même temps le peuple, avec l'inflation, était resté en "sous vêtement" et n'avait même plus de vieux billets.
La loi eut une vie brève, la réapparition du déficit budgétaire en 1884 a imposé la suspension d'office de la convertibilité de la monnaie en Or.
Giolitti - Ministre du Trésor (1889-90) du gouvernement Crispi, présente Magliani comme le représentant caractéristique "d'une finance insidieusement optimiste et d'une manipulation financière", incapable de répondre par un refus (ce qui devrait être la devise de tout Ministre du Trésor, à toute question préjudiciable à la finance).
très intéressant, au regard de la situation actuelle des finances de la France.
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