jeudi 26 mars 2020

Les volatiles de Fra Angelico d'Antonio Tabucchi

Je vous propose d'écouter une belle histoire écrite par Antonio Tabucchi, elle ressemble à un conte et s'appelle
Les volatiles de Fra Angelico



L'annonciation de Fra Angelico (Musée de San Marco)
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

5 commentaires:

  1. J'ai éprouvé un grand plaisir à écouter ce conte onirique qui explique avec un luxe de détails la façon colorée et bruissante d'ailes,avec laquelle Fra Angelico a conçu sa célébrissime fresque. Avec une fin inattendue.

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  2. Merci Marie-Hélène pour cette lecture qui m’a permis de découvrir Antonio Tabucchi et de voir Fra Angelico sous un point de vue différent de celui que j’avais jusqu’ici. J’avoue cependant que cette nouvelle m’a laissé perplexe.
    J’ai toujours imaginé Fra Angelico comme un mystique dialoguant directement avec Dieu et qui, fort de sa foi, nous transmettait dans ses fresques son message : beauté de la Création et espérance en la Vie Eternelle.
    Avec Antonio Tabucchi voilà ce moine courbé sur les mottes de terre, ramassant des oignons. Ses pensées le ramènent au monde de la chair : une femme aimée revient, il se souvient de la douceur de sa peau . Elle le hante. Et, comble du désarroi, de grotesques et inquiétants volatiles apparaissent. L’amour du prochain lui permet cependant de voir la part de beauté qui se cache en eux (comme dans tous ses frères humains ?). Il doit absolument nous la montrer. Il peint et ses créatures difformes sont là, transfigurées : anges ailés et lumineux.
    Je ne sais si c’est ce que Tabucchi a voulu nous dire de la signification de l’œuvre de Fra Angelico ? De son art à nous faire passer du monde terrestre au monde céleste ?

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  3. Merci Claude de tes commentaires sur le conte de Tabucchi. Ils sont pertinents comme on dit. Il est surprenant en effet. Mais Tabucchi touche à l’art de mêler Rêve et Réalité Il appelle Volatiles les oiseaux peints par François Angelico car il veut parler de nous bien sûr : pauvres êtres humains souvent grotesques et clopinants, assoiffé et désirants ! Ce n’est pas un mystique chrétien la tête dans les étoiles et c’est pourquoi (peut-être) la chute du conte est platement réaliste. Elle ne me plaît pas forcément mais je comprends qu’il veuille nous ramener aux simples et rudes réalités terrestres qui sont notre lot. Cueillir des oignons pour la soupe du soir quoi de plus banal. Retour à la réalité.
    Pourtant celle qui irrigue l’histoire de façon adorablement convaincante c’est Nerina son amoureuse d’autrefois ; avec elle nous voilà pris dans le charme de la passion humaine la plus forte, la plus intime. Il est alors très convaincant et nous rêvons avec lui ? François Angelico est capable de peindre des Anges, êtres immatériels aux ailes chatoyantes si belles ! Les artistes savent faire cela ! et nous… tout simplement humains, nous aimons au ras de terre et nous savons tous que la soupe aux oignons est délicieuse. Retour à la réalité.

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  4. Ce bon moine si attentif aux volatiles me fait aussi penser à Saint François !
    Décidément, Marie-Hélène, ta lecture de cette nouvelle ouvre bien des évocations.
    Claude

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  5. Tu as tout à fait raison . Saint Francois d'Assise l'ami des oiseaux que Giotto a su représenter en leur compagnie .

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